l’orangie

A Grenoble, la République se reconnaît un nouvel ennemi : le caïd.

Posted in Actualité by loranji on juillet 20, 2010

Grenoble, ah Grenoble. Il paraît qu’on s’y castagne à balles réelles. Il paraît que les braqueurs qui tirent sur la police deviennent des héros. Il paraît que la pauvreté et la ghettoïsation expliquent cette agressivité.

L’intérêt des crises sociales majeures, c’est qu’elles tendent à éclaircir les choses. « Choisis ton camp camarade » dit-on en temps de guerre. Même si « guerre » il n’y a pas, la République est ici confrontée à un stade supérieur de déliquescence dont le mérite est de clarifier la situation.

Pour le dire simplement, d’un côté la loi, de l’autre la rupture.

Dès lors, les choses sont assez simples : ramener ce territoire dans la loi, la loi républicaine, rien que la loi républicaine.

Le reste relève du commentaire politique intéressé avec une extrême-droite qui boit du petit lait, et une gauche de la gauche (je ne parle pas du PS) qui s’évertue à justifier l’injustifiable.

Si l’on met de côté l’extrême-droite qui ne comprendra jamais rien à l’identité de la France (en cela que celle-ci est ouverte, plurielle, multi-ethnique, évolutive) ; on doit présentement rappeler à une certaine gauche angélique (je ne parle toujours pas du PS) que la pauvreté n’autorise pas la violence, que le ghetto n’autorise pas non plus la violence ; ceci dans un pays où il est possible, quoi qu’on en pense, de faire son chemin à qui le veut vraiment.

J’en veux pour preuve les milliers de jeunes de cité qui dans le silence de la salle d’étude ont compris que leur salut passait par l’honnêteté, le courage et le travail.

On objectera que ce sont ceux-là même qui plus tard, se retrouvent au chômage, tandis que certains copains d’enfance, devenus plus ou moins caïds, affichent une morgue toujours plus insolente.

Quand bien même ! La précarité, les difficultés n’autorisent pas la rébellion.

La rébellion a sa place pour l’expression de la liberté dans un pays qui ne l’autorise pas ; une dictature, l’impossibilité de penser autrement.

La rébellion a sa place dans un pays qui ne peut plus donner à manger, on appelle cela les émeutes de la faim.

La rébellion n’a pas sa place dans un pays qui, sans être parfait, sans assurer « l’égalité parfaite », n’en offre pas moins la possibilité et les moyens de s’en sortir à qui – encore une fois – le veut vraiment ; à qui n’oublie jamais que l’assistanat doit rester une solution provisoire, le coup de pouce qui permet de sortir la tête de l’eau, mais qu’il ne peut en aucun cas devenir un mode de vie.

Vivre dans une société humaine octroie des droits mais aussi des devoirs. Tant que des individus ne voudront pas comprendre cela en alimentant d’une manière ou d’une autre leur haine de la société, de la France et que sais-je encore ; ceux-ci seront tout simplement les ennemis de la République. Quelle que soit leur origine ethnique, Français dits « de souche » ou issus de l’immigration.

Après Valmy et les monarchies qui voulaient sa perte, après Vichy et les anti-parlementaristes pétainistes ; la République se connaît un nouvel ennemi : les caïds.

Leur place est en prison, quelles qu’en soient les conséquences en terme d’ordre public.

De la même façon que la police met hors d’état de nuire tout « ennemi public numéro 1 » sans que cela ne choque personne ; celle-ci, en tant qu’émanation d’une république assise sur les lois, doit mettre hors d’état de nuire les groupes d’individus qui s’opposent à elle. Et à l’ordre. C’est à dire au respect d’autrui. Le seul qui vaille.

C’est assez simple au fond. Et si c’est une guerre qu’il faut, et bien faisons là.

Paix aux honnêtes hommes. D’où qu’ils viennent. Quels qu’ils soient.